“La carbonisation donne elle-même déjà un effet 3D”, avance Van Herreweghe, “et les gens l’adoptent maintenant à l’intérieur. Quand on brûle le bois, on obtient toujours un relief plus ou moins marqué. Une couche ‘charbonnée’ se forme en surface, sur laquelle on ajoute une finition pour éviter que de la matière noire se détache.”
“La nature du relief dépend principalement du type de bois. Les essences comme le douglas ou le mélèze, par exemple, on peut rapidement leur donner un relief en les brossant après le brûlage. D’autres essences, comme le très populaire Ayous Thermowood, restent beaucoup plus lisses après le brossage, ce qui ne veut pas dire totalement sans relief. En passant la main dessus, on le sent clairement, et cela répond au besoin actuel de ‘tactilité’ des matériaux.”
Deux aspects importants
“Il est important de retenir qu’il y a deux aspects dans le bois brûlé. D’un côté, vous avez l’effet brûlé naturel noir et, de l’autre, le produit brossé dans toutes les variantes possibles, qui peuvent être colorées. Les possibilités sont infinies et ça, c’est un facteur qui plaît.”
‘La preuve du pudding, c'est qu'on le mange’, comme dit l’adage. Van Herreweghe se propose donc d'illustrer ses propos à travers quelques projets récents. Notamment un projet effectué par un architecte renommé à Deurle – l’exemple parfait d’un brossage lisse.
Segment haut de gamme principalement
“Ce projet illustre à la perfection l’utilisation de bois brûlé comme revêtement mural 3D, une tendance qui touche, comme on le voit ici, principalement le segment intermédiaire et haut de gamme du marché. Plus spécifiquement, cet architecte, Benoit Viaene, a utilisé de l’Ayous Thermowood, lavé et ciré, qu'il a posé comme habillage pour un coin salon avec bar et feu ouvert.”
“Pour un bel exemple de brossage avec plus de relief, voyez l’habillage réalisé pour un food truck. De Vitrinair (Gregg Van Malderen) a choisi, en concertation avec le maître d'ouvrage, de travailler avec du bois de mélèze brûlé puis brossé, et auquel on a ajouté un traitement hydrofuge. Et je terminerai par un projet d’AD Bouwteam pour la Chocolaterie Dossche à De Pinte. Ici, le choix s’est porté sur l’Accoya, pour l’intérieur et l’extérieur, avec une carbonisation médium et une finition au Rubio Monocoat Sealer 707 Mat Black.”
“Un gros projet se profile aussi potentiellement avec l’architecte japonais Terunobu Fujimori, qu'on peut un peu considérer comme le père du Yaki Sugi. Fujimori nous a contacté pour un premier projet en bois brûlé en Belgique, à La Hulpe, mais nous n’avons pas encore d’autres détails. Une chose est certaine, le projet impliquera notamment l’utilisation d’objets naturels en 3D.”
Comment Bart Van Herreweghe envisage-t-il l’évolution du marché de ce revêtement mural en 3D ?
“Clairement, sa popularité va continuer à grimper, car il est parfaitement dans l’air du temps. Les gens aspirent à des objets uniques, originaux, les plus naturels possibles et le bois (brûlé) coche toutes ces cases. De notre côté, en tout cas, la demande continue à progresser et je pense que cela n’est pas près de s’arrêter.”