Nous avons été reçus par le PDG Filip D'Haeseleer et sont ‘bras droit’ Hicham Chine. En guise de préambule, nous commençons par un bref détour du côté du bois composite. Denderwood est une ‘référence’ sur le marché du bois exotique mais propose aussi des terrasses en bois composite. Pourquoi ?
Filip D'Haeseleer : “99,9 % de nos activités concernent le bois mais cela ne veut pas dire que nous ne devons pas nous intéresser aux autres matériaux. C'est pourquoi nous distribuons la gamme d'UPM sur le marché Belux depuis plus de dix ans. Cette société fournit un composite ‘haut de gamme’ qui s'intègre parfaitement à notre offre de bois.”

Bois du monde entier
Passons au bois tropical. La particularité de Denderwood est de proposer du bois d’à peu près partout dans le monde. D'où viennent ces bois et quelle part représentent-il sur le marché des terrasses ?

Filip D'Haeseleer : “Nous nous approvisionnons en Afrique, en Amérique du Sud et en Asie, directement auprès de producteurs locaux. Nous ne cherchons pas des fournisseurs mais des partenaires qui partagent nos valeurs en termes de service, de qualité, de durabilité et de fiabilité. Et cela tant pour les essences de bois moins chères telles que Méranti, Sipo, Mengkulang... que pour les essences haut de gamme comme l’Ipe, le Padua, le Doussié, l’Afrormosia...

Hicham Chine : “La quasi-totalité de la gamme est certifiée PEFC et FSC et, lorsque ce n’est pas le cas, nous disposons de diverses certifications qui attestent de la légalité de notre bois. Cela montre à quel point le contrôle de la durabilité et de la qualité chez nos fournisseurs nous tient à cœur. Chez Denderwood, le bois est littéralement livré directement de la forêt au client.”
Filip D'Haeseleer : “Pour revenir sur l'importance du bois de terrasse : je peux vous dire qu'il représente 10 à 15 % de notre activité totale”.

Le bois reste un marché important en Belgique
Hicham Chine : “Nous sommes spécialisés dans les bois exotiques, mais il faut savoir qu’il existe également des bois locaux qui sont thermotraités. Nous privilégions néanmoins les essences exotiques car elles ont déjà une durabilité de classe 1 au naturel (non traitées). Si on compare les empreintes carbone, le bois ‘tropical’ l’emporte même s’il doit venir de plus loin.
Filip D'Haeseleer à propos des terrasses : “N'oubliez pas que le bois reste un marché important en Belgique. Contrairement à l’Allemagne, par exemple, où le composite occupe une grande place.”

Au niveau du bois extérieur, nous avons noté une explosion des ventes pendant les années COVID. Qu’en est-il aujourd'hui ?
Hicham Chine : “La pandémie a provoqué une véritable envolée des volumes chez nous aussi. Actuellement, on renoue progressivement avec les volumes normaux de 2019. Ce qui est logique, surtout si on considère en plus l’impact à l’échelle mondiale du conflit entre la Russie et l’Ukraine sur les comportements d'achat. Les gens font plus attention à leurs dépenses, mais le marché s'est clairement stabilisé maintenant que les prix du bois reviennent plus ou moins à la normale.”

“Précisons aussi que le secteur du bois est de plus en plus réglementé. L'implémentation de la réglementation de la Cites (Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d'extinction) relative à une série d’essences de bois, par exemple, entraîne une charge administrative accrue. Pour nous, cela concerne principalement les importations des espèces africaines Afrormosia, Padouk, Doussié et Kaya ainsi que les essences sud-américaines Ipe et Cumaru."

Priorité absolue à la durabilité
Filip D’Haeseleer : “L'UE introduit également de nouvelles mesures pour lutter contre la déforestation et préserver la biodiversité. Ce nouveau règlement impose des conditions plus strictes pour l’achat de bois dans les forêts hors Europe. Un exemple : imaginez que vous souhaitiez acheter du bois au Brésil. Avec cette nouvelle réglementation, cela ne sera plus permis s’il s’agit de bois provenant d’une ‘coupe rase’ ou d’une ‘forêt non gérée’. Cela crée une exigence supplémentaire du côté de l'approvisionnement, mais c'est aussi positif car cela ne vise pas seulement l’exploitation forestière mais aussi ‘l’occupation des sols’. Cela inclut tant les plantations (soja, huile de palme...) que, par exemple, la production de viande. Au final, cela cadre parfaitement avec notre philosophie, où la durabilité a la priorité absolue.”